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1 avril 2025Paulo Fonseca sanctionné : Pourquoi une prise en charge mentale est essentielle après un coup de sang ?
Une explosion de colère aux lourdes conséquences
L’image a fait le tour des réseaux sociaux et des plateaux télé : Paulo Fonseca, d’ordinaire mesuré, a laissé éclater sa colère de manière spectaculaire contre l’arbitre de la rencontre. Une réaction qui lui vaut aujourd’hui une sanction lourde, mais qui soulève aussi une question cruciale : une punition disciplinaire est-elle suffisante pour éviter que ce genre de débordement ne se reproduise ?
Dans le sport de haut niveau, où tension, pression et injustice perçue sont omniprésentes, les entraîneurs sont soumis à des niveaux de stress extrêmes. Or, si les joueurs bénéficient d’un accompagnement psychologique et mental, les coachs, eux, sont encore trop souvent laissés à eux-mêmes face à leurs émotions.
Le cas de Paulo Fonseca illustre une problématique bien plus large : les sanctions ne règlent pas le problème de fond. Une approche complémentaire, axée sur la gestion émotionnelle et l’accompagnement mental, pourrait non seulement éviter les récidives, mais aussi améliorer la performance globale des entraîneurs.
➡️ Pourquoi même les coachs doivent-ils être accompagnés mentalement ?
➡️ Comment une sanction peut-elle devenir un levier de progression ?
➡️ Quelles solutions concrètes mettre en place ?
Autant de questions auxquelles nous allons répondre.
La gestion des émotions dans le sport de haut niveau
Pression, frustration et stress : Un cocktail explosif
Le sport de haut niveau est une arène où chaque décision peut tout faire basculer. Un entraîneur joue bien plus qu’un simple rôle tactique : il incarne une figure d’autorité, un repère pour son équipe, et est sans cesse sous le feu des critiques. Entre les attentes des dirigeants, la pression médiatique et l’intensité du jeu, il doit composer avec une charge mentale considérable.
Dans ce contexte, les émotions négatives comme la frustration, la colère ou l’impuissance deviennent difficiles à contenir. L’injustice perçue face à une décision arbitrale jugée erronée peut alors déclencher une réaction incontrôlée.
Des études en psychologie du sport (Hanin, 2000) montrent que les émotions excessives nuisent à la prise de décision et à la performance. Un entraîneur trop affecté par ses émotions peut adopter des stratégies inadaptées, perturber ses joueurs et se mettre lui-même en difficulté.
Pourquoi même les entraîneurs doivent travailler leur mental ?
Si les joueurs bénéficient régulièrement de préparateurs mentaux ou de psychologues du sport, il est frappant de constater que les entraîneurs y ont beaucoup moins recours. Pourtant, leur rôle implique une gestion émotionnelle aussi importante que celle des athlètes.
Un coach capable de maîtriser son stress et sa frustration peut :
✅ Mieux communiquer avec son équipe et son staff
✅ Garder son sang-froid dans les moments clés
✅ Influencer positivement ses joueurs au lieu de leur transmettre son stress
✅ Mieux gérer la pression extérieure (médias, dirigeants, supporters)
L’absence de travail sur ces aspects expose les entraîneurs à des débordements comme celui de Fonseca. Plutôt que de seulement sanctionner, ne serait-il pas temps de leur fournir des outils pour mieux gérer leurs émotions ?
Sanction et accompagnement : L’importance d’un suivi psychologique et mental
Punir, oui, mais pour quelles réelles améliorations ?
Les sanctions sont souvent perçues comme un moyen de dissuasion, mais elles ne règlent pas les causes profondes d’un comportement inadapté. Dans le cas de Fonseca, lui interdire de coacher plusieurs matchs va-t-il l’aider à mieux gérer ses émotions à l’avenir ? Probablement pas.
Ce type de sanction n’apporte aucune solution durable. Pire encore, elle peut créer un sentiment d’injustice ou d’incompréhension, qui alimentera de futures frustrations.
Le football et le sport en général gagneraient à s’inspirer d’autres disciplines, comme les sports américains ou les arts martiaux, où les notions de maîtrise émotionnelle et de régulation du stress sont intégrées dès la formation des entraîneurs.
Le rôle fondamental des psychologues du sport et des préparateurs mentaux
Une prise en charge mentale post-sanction permettrait à un entraîneur de :
✔️ Comprendre les déclencheurs de sa colère et identifier les schémas émotionnels à risque
✔️ Apprendre à désamorcer les situations de stress avant qu’elles ne dégénèrent
✔️ Mettre en place des stratégies de régulation émotionnelle efficaces et adaptées à son rôle
✔️ Transformer cette sanction en un apprentissage constructif
Dans d’autres contextes, comme en NBA ou en NFL, des programmes de gestion du stress sont proposés aux entraîneurs pour éviter les comportements impulsifs. Alors pourquoi pas dans le football ?
➡️ Il ne suffit pas de punir, il faut accompagner.
Comment transformer une sanction en opportunité de progression ?
Exemples de sportifs et entraîneurs ayant rebondi après un écart de conduite
L’histoire du sport regorge d’exemples de grands noms ayant appris de leurs erreurs :
- Zinedine Zidane, après son célèbre coup de tête en finale de Coupe du Monde 2006, a entrepris un travail de fond sur sa gestion émotionnelle, ce qui lui a permis de devenir un entraîneur calme et réfléchi.
- Serena Williams, après plusieurs altercations avec des arbitres, a travaillé avec un psychologue du sport pour mieux gérer ses frustrations en match.
- Gregg Popovich (NBA), réputé pour son caractère explosif, a intégré des techniques de méditation et de pleine conscience dans sa routine d’entraîneur.
Ces exemples montrent que la colère et la frustration ne sont pas une fatalité. Avec un accompagnement adapté, un entraîneur peut transformer un moment de faiblesse en un levier de progression.
Techniques et outils concrets pour mieux gérer la pression
🧠 Techniques de respiration (cohérence cardiaque, respiration en carré)
🧘♂️ Méditation et pleine conscience pour développer la capacité à prendre du recul
📖 Relecture émotionnelle après les matchs pour identifier les déclencheurs de colère
🎯 Préparation mentale spécifique aux prises de décisions en situation de stress
Le sport de haut niveau ne peut plus se permettre de traiter ces problématiques à la légère.
Vers une meilleure prise en charge des émotions dans le sport
L’affaire Paulo Fonseca est un rappel brutal que la gestion des émotions doit être une compétence clé chez les entraîneurs. Plutôt que de se contenter de sanctions, le football doit évoluer et intégrer la préparation mentale dans la formation et l’encadrement des coachs.
Un entraîneur mieux préparé mentalement, c’est :
✔️ Un management plus serein et plus efficace
✔️ Une meilleure image pour le club et la ligue
✔️ Une influence positive sur les joueurs
Il est temps de passer d’une culture de la punition à une culture de la progression.
📚 Références scientifiques :
- Hanin, Y. (2000). Emotions in Sport. Human Kinetics.
- Gould, D., & Maynard, I. (2009). Psychological Preparation for Coaching and Performance. Journal of Sports Sciences.
- Jones, M. (2003). Controlling Emotions in Competitive Sport. British Journal of Sports Medicine.


